La culture finlandaise au début du XIX ème siècle
Durant la période du Royaume de Suède, la langue finnoise était en situation de faiblesse : à l'école comme à l'université, l'enseignement était donné en suédois et en latin. La langue de l'administration était le suédois. Le finnois était uniquement la langue du peuple, et les publications en langue finnoise n'étaient guère autres que des textes juridiques ou religieux.
Cependant, dès la fin du XVIIIe siècle, au sein de l'université de Turku, un petit groupe d'étudiants qui s'était initié aux idéaux romantiques européens prit conscience de l'importance significative de la collecte et de la publication de la poésie populaire dans la langue du peuple quant au développement de la culture.
Faisant partie de l'Empire russe, la Finlande jouissait d'un statut particulier. Située entre la Suède et la Russie, il lui fallait alors consolider la sécurité au nord-ouest de l'Empire. D'autre part, de par le statut de grand-duché autonome de leur pays, les Finlandais commencèrent à ressentir enfin le sentiment d'être une nation à part entière.
Si de nouveaux liens culturels se tissèrent avec Saint-Pétersbourg – la nouvelle capitale – la frontière avec la Suède ne s'était pas refermée pour autant. Les idéaux romantiques prirent ampleur et influence, ce qui poussa à recueillir, étudier et publier la poésie populaire finnoise.
Väinämöinen, personnage principal des chants, devint le symbole de la renaissance nationale finlandaise. Parce qu'il chantait et jouait du kantélé, Väinämöinen fut comparé à l'Orphée de la mythologie grecque qui, à la manière de Väinämöinen, possédait le don d'ensorceler son auditoire par sa musique.
Le petit cercle des jeunes romantiques de l'université de Turku avait compris que les ressources aidant au développement d'un petit peuple résident dans sa culture originelle en sa propre langue. C'est dans cet esprit romantique qu'apparurent les premières œuvres d'art finlandais.